Faune et flore
Si vous cherchez l’endroit dont vous avez entendu parlé où l’on rencontre des petits cochons à demi-sauvage en liberté au bord des routes : c’est là ! parce qu’ils raffolent des châtaignes entre autre.
D’ailleurs, pratiquement tous les animaux domestiques sont en liberté. Cochons, chèvres, vaches, chevaux … il est fréquent d’en croiser au long du chemin, aussi est – il préférable de rouler lentement. Quelquefois, ils sont attelés et participent activement à la vie domestique, comme à Monaccia d’Orezza où l’on « fait le bois »,encore à cette époque, avec des mules.
A la nuit tombée, de préférence, ou au levé du jour vous pourrez voir un sanglier traverser la route devant vous, ou bien un renard, ou encore un specimen de rongeur : furet, loir, belette … à moins que ce ne soit un hérisson ou une tortue …
Les rencontres insolites ne sont pas limitées alors munissez vous d’un appareil photo rapide et restez attentif.
Rassurez-vous, nous n’avons pas de serpents venimeux, même pas de vipères, tout juste quelques couleuvres qui se dorent au soleil et il est bien difficile d’en voir tant elles sont craintives.
Avec les petits rongeurs, les lézards et les insectes constituent la majorité des espèces vivant en Castagniccia, ce qui fait le bonheur des oiseaux tout aussi nombreux car c’est également le territoire des rapaces. Petits et moyens faucons, buses, chouettes, hiboux, milans… ainsi que de nombreux oiseaux familiers : pic épeiche, geais, mesanges, hirondelles, merles, rouges-gorges, grives … les citer tous serait trop long. Cette densité d’espèces à plumes nous donne par endroit une impression sonore de forêt tropicale.
Quand à la flore, nous n’allons pas vous faire ici un cours de botanique. Chacun sait que la Corse est une immense réserve naturelle avec une multitude d’espèces endémiques, fleurs, plantes, arbres, oiseaux …qui n’existent nulle part ailleurs dans le monde. Le plus grand centre de recherche sur les agrumes qui repertorie et soigne pas moins de 3000 variétés d’agrumiers se trouve, pour notre fierté personnelle, non loin de là.
Sachez simplement qu’en Castagniccia vous pourrez trouver des fleurs sauvages à profusion selon la saison : cyclamens sauvages, primevères, marguerites, crocus, hellebores, asphodèles … On dit de ces dernières que tout y est bon et comestible, de la graine jusqu’à la fleur en passant par les racines, la tige, les feuilles et que lors des grandes famines, elle a rempli bien des ventres et sauvé bien des vies. Malheureusement, nous ne connaissons plus cette culture des plantes qui était d’une richesse exceptionnelle par le passé. Vous pourrez cependant trouver sur certaines tables d’hôtes, comme à »la diligence » à Verdese, des plats devenus rares et qui nous parlent de ce passé pas si lointain comme le « velouté d’ortie » par exemple.
Vous trouverez également des baies (mais attention, comme les champignons, bien qu’appétissantes elles ne sont pas toujours commestibles). Quelquefois à l’inverse, les noms les plus impressionnant comme les « trompettes de la mort » par exemple, font les plats les plus délicieux.
Concernant les arbres, la Castagniccia possède un châtaignier géant légendaire : « Mal’Conciliu ». Il se trouve sur la commune de Carcheto-Brustico. Il ne touche pratiquement plus terre du côté de la pente et l’on peut s’y glisser sous ce qui fut ses racines pour entrer dans son tronc creux où trois à quatre personnes peuvent s’asseoir pour se mettre à l’abri des regards. Si vous aimez les frissons, lisez « Le Berger des Morts Mal’ Conciliu » de Jean Claude Rogliano, l’écrivain de Carcheto.
Mais, venez découvrir par vous-même tous ces trésors en arpentant nos forêts secrètes et si vous êtes chanceux, qui sait, vous pourriez même y trouver un trèfle à quatre feuilles.