Carcheto et Brustico IV
Carcheto-Brustico est un vieux village avec un bâti traditionnel dans lequel 10 % des maisons datent du XVème siècle, plus de 30 % du XVIème siècle et encore 20 % du XVIIème siècle.Le reste est réparti comme suit :
16 % des maisons datent du XVIIIème siècle, 13 % du XIXème siècle et 9 % du XXème siècle.Le bâti se déroule de bas en haut sur une crête, avec l’église Sainte Marguerite au milieu et il se termine au bas par les gîtes ruraux « les tours de Tevola ». Le hameau de Brustico est un peu à l’écart et présente les mêmes configurations mais cette fois avec son église Saint Joseph plus isolée et cachée au milieu de la végétation.Les maisons sont en général très hautes et le village est entouré par la forêt de châtaigniers, ce qui lui vaut des couleurs flamboyantes en automne. (Photo ci-contre à gauche)Le clocher de Sainte Marguerite est très haut également et visible pratiquement de chaque point de vue dans le village et aux alentours.Les maisons présentent toutes les caractéristiques du bâti traditionnel de la Castagniccia. Beaucoup d’entre elles sont en pierres de taille, toujours apparentes (photos ci-dessous), avec des toits de lauze et des fenêtres étroites. Les plus fragiles ont été recouvertes d’enduit au moment des diverses étapes de restauration du bâti.Photo ci-dessus : Carcheto en octobre
Photo ci-dessous : en premier plan les hautes maisons de Carcheto avec en fond d’image un aperçu sur le village et le clocher de l’église de Piedicroce qui se trouve à quatres kilomètres plus loin vers le Nord. Photo ci-dessous :quelques maisons du hameau de Brustico
La maison-tour ci-dessus n’a pas eu cette chance et subsiste à l’état de ruine, au milieu du village, en présentant un mur et demi encore debout alors que les autres faces sont absentes.
Le lierre est omniprésent sur les façades de toute la région. Quelquefois de façon innoportune alors que d’autres fois, il représente un élément d’ornementation non négligeable sur les vieux murs. Il permet également souvent de constituer un maillage de soutien pour les pierres des vieilles bâtisses.D’autres espèces d’arbres ou de plantes grimpantes s’installent facilement dans les vieilles pierres. Le résultat, là encore, est heureux ou malheureux car ils peuvent engendrer des dégradations dûes à leur expansion trop rapide et trop envahissante. Un figuier, par exemple, qui s’installe dans un vieux mur est pratiquement indélogeable après expansion et il faut une pelleteuse pour l’en extraire, avec évidemment quelques dégâts. (Photos ci-dessus et ci-contre à gauche)Vous l’avez remarqué, en Castagniccia la nature est généreuse et nous faisons le maximum pour la préserver mais elle peut être également très envahissante, voire incontrôlable avec nos faibles moyens.
Carcheto-Brustico offre une belle représentation de maisons-tours.
Les plus connues sont celles qui font partie de l’ensemble des gîtes ruraux nommés « Les tours de Tevola ». Une des tours est en cours de restauration …Cet ensemble comporte également un passage voûté, traversant sous l’édifice principal pour accéder au jardin, caractéristique du bâti traditionnel de Castagniccia. (Photos ci-contre à gauche et diaporama ci-contre à droite, photos ci-dessus à droite)Cet endroit fut, au XIXème siècle, le repère d’un bandit tristement célèbre : François-Marie Castelli, né à Carcheto en 1876.Cruel et sanguinaire, il terrorisa toutes les âmes de son village et des alentours en les menaçant, en les persécutant et les abattants de sang froid à chaque soupçon d’opposition. Il finira, à son tour et après de nombreux meurtres, abattu froidement d’une balle dans le dos dont l’auteur reste inconnu à ce jour …
Historiquement, la commune de Carcheto-Brustico a été créée par l’arrêté préfectoral du 5 /11/1970.
Elle regroupe en une seule entité administrative les deux communes éponymes. Elle compte trois agglomérations : Brustico, Carcheto, Colle dont l’existence est attestée au Moyen Age. La population atteint son plus haut niveau au cours de la première moitié du XVIIIème siècle (720 habitants en 1730) puis ne cesse de décroître.
La mairie se trouve dans une maison construite selon les normes du bâti traditionnel mais bien que très haute, elle n’a pas été classée dans la catégorie des maisons-tours. (Photos ci-contre)Plusieurs bâtisses appartenant à la commune sont en cours de restauration afin de créer des logements communaux.
Le site de la chapelle San Martinu (voir pages précédentes) possède une fontaine qui porte le même nom.Elle se situe un peu après la chapelle, en remontant l’extension de la boucle 2, en pleine nature au milieu de la forêt de châtaignier.Vous pouvez vous y désaltérer car l’eau est potable..Elle est bâti en pierre de taille, simple avec un support vertical épais agrémenté d’un abreuvoir de réception.L’eau, qui coule avec force et abondance, descend directement vers le village pour alimenter les jardins.Plus loin, se trouve l’ancienne carrière de vert d’Orezza. (voir page suivante)